Les journées étaient longues et interminables et même à des heures induites de la nuit, Nous ne nous arrêtions pas. Nous traversions les villages, luttions contre les averses, rencontrons sous celles-ci des populations que seul l’espoir suscité par notre venue maintenait éveillées jusqu’au milieu de la nuit. Pendant plusieurs décennies, elles avaient attendu que quelqu’un vint enfin à elles, écouter leurs misères, essuyer leurs larmes, partager leur fardeau. C’est ce que nous fîmes. Et lorsqu’éreintés par nos journées de labeur nous somnolions, Maurice KAMTO, lui tendait davantage l’oreille à cette myriade de voix, chacune déroulant à sa manière le fil de sa propre doléance. ils les notèrent toutes pour ne rien oublier….